So aɗa namnɗo, namnɗo gannɗo. So a wuuri, namnɗo. So a namndiima, majjata

Muhammadu Aliou Thiam, poéte de l’épopée omarienne

Qacida al-Hajj Oumar (« La vie d’el-Hadj Omar ») de Elimane Muhammadu Aliou Thiam de Hayré-Laaw (1830-1911), traduite par Henri Gaden et Mamadou Ahmadou Ba (1891-1958) #Mali #Senegal

« Mohammadou Aliou Tyam (1830-1911), notre auteur, se présente lui-même à la fin de sa qasida.

Avec une grande discrétion, il se borne à donner son nom et celui de ses parents et à indiquer qu’il a grandi et fait ses études à Hayré (Aéré-Lao) du Lao (cercle de Podor). C’est là qu’il est revenu finir ses jours et qu’est conservé le souvenir des principales étapes de sa vie.

Mohammadou Aliou avait suivi le Cheikh Omar en même temps qu’Alpha Oumar Baila, lors du séjour de recrutement qu’en 1846 le Cheikh, alors installé au Fouta-Djalon, à Dyégounko, depuis son retour de La Mecque, était venu faire au Fouta-Toro. II était un disciple de la première heure. Originaire du Laaw, il avait, comme tous ceux de cette province, fait partie du corps des Yirlaabé. II n’avait jamais exercé aucun commandement.

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Pour reprendre l’image qu’il emploie dans sa qacida (p. 13), il n’avait jamais été qu’un brin du balai que le Cheikh Omar avait, avec la vigueur que l’on verra, promené pendant dix ans, du Sénégal au Niger, sur les pays restés réfractaires à I’islam. II avait fait toutes les campagnes, de Tamba, capitale du Dyalonkadougou, la première conquête, à Hamdallahi, capitale du Macina, la dernière, en passant par Le Kaarta et le Segou.

En quittant Ségou-Sikoro pour la conquête du Macina, le Cheikh y avait laissé son fils ainé Ahmadou avec une garnison de huit cents homm devant tous, le proclama son successeur. Puis, comme il n’était pas prêt à reprendre immédiatement la guerre sainte, il le renvoya à Ségou-Sikoro en lui donnant quelques renforts. Mohammadou Aliou faisait partie de ses renforts et, lié désormais à la fortune d’Ahmad al-Madani.

Peu après avoir reçu la soumission des Peuls du Macina, il convoqua Ahmadou à Hamdallahi et il alla tenir garnison à Segou-Sikoro. C’est là qu’il a, pendant ses loisirs, rédigé sa qacida. Sans doute eut-il peu de loisirs ou cette rédaction lui fut-elle difficile, car, lorsque vingt ans plus tard, en 1884, Ahmadou quitta Ségou pour aller s’installer à Nioro, la qacida n’était pas encore terminée. Mohammadou Aliou avait été laissé à Ségou [avec le fils d’Ahmadou, Ahmad al-Madani al-Saghir et Ceerno Moustapha Dieilya Touré]; il y acheva sa qacida et y resta jusqu’à l’occupation française en avril 1890.

Il rejoignit alors Nioro [en compagnie d’Ahmad al-Madani al-Saghir] et put espérer remettre son poème à Ahmadou et recueillir le fruit du travail qui lui avait couté tant de peine. Le colonel Archinard ne lui en laissa pas le temps et Ahmadou était en fuite sur Bandiagara avant que Mohammadou Aliou eut pu l’approcher. Il ne le suivit pas et, déjà âgé de plus de soixante ans, résolut de prendre un repos définitif. Riche de sa qacida, il reprit le chemin du Fouta-Toro et rentra à Hayré où il avait un frère et des neveux.

Il y a vécu encore une vingtaine d’années et y est mort aveugle en 1911. La qacida de Mohammadou Aliou est, à notre connaissance, la seule biographie indigène du Cheikh Omar. Elle est, malgré sa forme, rédigée avec un souci évident d’objectivité et de précision.

Pour toutes les campagnes du Cheikh, l’auteur, qui les a faites, a noté consciencieusement toutes ses étapes et la date des évènements importants. De Dinguiraye a Hamdallahi, son récit est un journal de route bien tenu, mais c’est le journal de route d’un simple Talibé, un soldat du rang, et il y faut des éclaircissements.

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